La technique de la fonte à cire perdue avec Souleymane Traoré maître bronzier du Burkina Faso
Cet été, j’ai participé à un stage de sculpture en bronze selon la technique ancestral des bronziers d’Afrique et particulièrement du Burkina Faso avec le maître bronzier Souleyman Traoré.
Ce fut un vrai plaisir de participer à la réalisation de ses propres bronzes après avoir réaliser ses sculptures en cire. J’ai beaucoup appris sur cette technique en participant à l’élaboration de mes moules et à la création du four, les étapes de fonte du métal, coulage du bronze et démoulage ont été réalisées exclusivement par le maître bronzier.
Puycheny est encore aujourd’hui un lieu de fabrication artisanal de tuiles. Le festival situé dans le limousin regroupe des artisans et artistes sculpteurs, verrier , céramistes, bronzier, créateur de fours, faiseur de feu, tous spécialistes dans leur domaine.
Les sculptures en bronze sont réalisées à partir du modelage en cire d’abeille et la réalisation d’une sculpture en cire. Le modelage de la cire s’effectue à la main et également à l’aide outils. On peut rendre plus ou moins malléable la cire pour la sculpter en la chauffant. Quand le modèle est important il faut réaliser un noyau en terre et plâtre.
Le modelage de la cire offre la possibilité d’effectuer de petits détails jusqu’à 1 mm d’épaisseur. Lorsque le modelage de la cire est effectué il faut ajouter une tige de coulé ou plus en fonction de la complexité de la pénétration future du bronze dans la pièce. Les tiges d’ au minimum d’un à 2 cm de diamètre seront découpées une fois le bronze coulé.
Dans un second temps, le travail s’effectue avec la réalisation d’un moule pour couler ultérieurement le bronze. Celui-ci est composé de plusieurs couches de terre d’argile mélangée à de la fibre de toile de jute. La préparation ainsi réalisée sert à recouvrir la sculpture – 3 couches au minimum sont nécessaires et un temps de séchage complet doit être respecté entre chaque couche – la 1ère couche doit être faite avec une terre d’argile fine pour le respect des détails et afin de ne pas endommager la pièce.
Ensuite, selon la technique africaine » faire avec ce que l’on a » , nous avons construit un four pour réaliser l’alliage bronze en fusion.
Nous avons utilisé des briques locales, du sable, de l’argile, du charbon de bois, du bois. et un aspirateur avec son tuyau judicieusement placé pour créer un appel d’air .
L’alliage de bronze a été réalisé à partir de matériaux récupéré chez les plombiers et autres. Un tri a été effectué pour ne retenir que des pièces en cuivre, laiton et un petit peu de zinc.
Ensuite, un second lieu de chauffage ouvert a été réalisé pour chauffer les moules, évacuer la cire, la récupérer ( rien ne se perd !)et maintenir les moules chauds afin de ne pas avoir d’éclatement lors du remplissage avec le métal en fusion.
Une fois l’alliage rouge et fondu, il est versé dans les moules chauds évidés de leur cire.
Pour ces dernières étapes qui demande des années de savoir faire, seul le bronzier opérait.
On laisse ensuite refroidir les moules avant de casser la croûte et sectionner les tiges de coulé.
Un long travail de polissage et de patine commence ensuite en fonction de ce que chaque sculpteur souhaite pour ces pièces.
Voici quelques info sur notre maître bronzier, pédagogue, ouvert, grand expert du coulage de bronze et bien sûr sculpteur