La très belle exposition du Musée du Quai Branly aborde la présentation des œuvres africaines au niveau de son origine non pas seulement géographique, ethnie et région, mais également en fonction de son auteur. Elle met l’accent sur l’artiste ou l’atelier qui a travaillé les sculptures. 330 pièces et chefs d’oeuvres sont présentés.
Elle s’efforce de nous rendre compte du statut de l’artiste qui a crée ses pièces, son positionnement social, sa liberté d’expression et ses activités dans leur ensemble.
Ce questionnement et cette approche sont novatrices et le fruit de longues recherches menées en Côte d’Ivoire. Il n’en reste pas moins que des recherches similaires pourrait être menées au Mali , Cameroun , Bénin et dans l’ensemble des pays, t de l’art primitif.
Longtemps considéré comme un artisan au service des traditions, l »artiste bénéficiait en Côte d’Ivoire d’un statut particulier et sa renommée pouvait traverser plusieurs générations.
Dans cette exposition, la patte de l’artiste, individualité sont mis en avant.
L’art de la sculpture est rattaché en Cote d’Ivoire à 6 populations. L’exposition nous les présente en s’attachant à nous faire découvrir les différences majeures de représentation liées au éthnies ainsi que celle propres aux créateurs et artistes des pièces.
Tout d’abord le contexte
Pays riche
La Côte d’Ivoire, a une superficie représentant la moitié de la France, une grande surface côtière ouverte sur l’océan Atlantique et le golfe de Guinée. Pays doté de plateaux, plaine et savanes, cours d’eaux abondants, c’est un pays d’Afrique riche en ressources naturelles.
Anciennement nommée la République du cacao et renommé également pour son café, ses ressources actuelles sont l’agriculture l’élevage, l’extraction minière et l’exploitation pétrolière.
Il est à noté qu’une des principales ressources naturelles de la Côte d’Ivoire est le bois, le pays en exporte plus que le Brésil. Le rythme de la déforestation est très important et risque de poser à court terme des problèmes écologiques et d’équilibre des ressources.
Pays multiethnique
La Cote d’Ivoire est une terre de migration. Sa population ivoirienne est en outre multiethnique. Cinq grands groupes ethniques, comprenant environ une soixantaine d’ethnies, constituent les nationaux d’origine et sont localisés dans les régions suivantes :
- au nord, le groupe voltaïque (gur) ou sénoufos, 13 % de la population ;
- au nord-ouest, le groupe mandé du Nord ou malinké, 17,2 % de la population ;
- à l’ouest, le groupe mandé du Sud, 8,4 % ;
- au sud-ouest et au centre-ouest, le groupe krous, 9,4 % de la population
- au centre et à l’est, le groupe akans, 41,1 % de la population.
L’exposition, les oeuvres des ethnies et artistes
Les Dan
Un peuple qui privilégie l’excellence, une représentation en volume- charnue, ovoïde, yeux effilés pour ces masques avec des artistes parfois caractérisent leurs pièces (nez triangulaires).Tame qui signifie le voyageur – vers 1900-1960 est un des plus reconnu avec Sra dont la femme et la maternité symbolisant l’idéal féminin des Dan fut présentée à l’exposition universelle de 1931.
Le peuple des Lagunes
Ses oeuvres, personnages principalement féminins, bien campés sur leurs jambes musclés aux membres stylisés, visages et coiffes travaillés ont pour artistes reconnus des maîtres qui avaient chacun leur particularité visuelle; le maître des jolis seins, le maître des mains géantes, le maître des couronnes… Les femmes, fait rare peuvent également être sculpteur.
On peut admirer le travail du maître ivoirier , expert en ciselure d’ivoire qui s’inspira des fonctionnaires britanniques à chapeaux.
Les Baoulé
Leur nom signifie l’enfant est mort. L’art des Baoulé entretient le souvenir et la commémoration. Les statuettes sont investies de pouvoirs thérapeutiques. Le maître sculpteur est celui qui voit au delà des apparences. Les sculpteurs étaient également paysans. 7 maîtres ont été identifiés sans nom associé si ce n’est celui de leur collectionneur occidental, mieux village!
le maître de Totokro – village, oeuvres à la coiffure asymétrique et à la moue dédaigneuse
Le maître de « Kamer « Charles Ratton- collectionneur français
Le maître d’Ascher ( marchand allemand )aux figurines délicates en bois clair et chignon ciselé
Les Gouro
Le beau, la ligne la courbes sont des caractéristiques évidentes. Les masques gouro étaient utilisés pour le divertissement et les manifestations dans les villages, ils sont à l’origine de nombreuses performances. Des films sont présentés.
Les magnifiques petites pièces; étriers de poulies du maître de Bouaflé et les masques colorés de Sabu bi Boti sont des pièces remarquables destinées à éblouir.
Les Lobi
Autrefois farouches guerriers, on en retrouve des signes évidents dans la posture offensive et la force ou la grandeur de leurs sculptures. Les Lobi ne connaissent pas l’usage du masque et ont développé des têtes piquets.
Les Senoufo
Occupant un vaste territoire, la place de la monture est visible. Chez les Senoufo, la création est collective et pratiquée en ateliers, les sculpteurs sont au service de la société initiatique du Poro, c’est elle qui réglait la vie des membres dès 7 ans et assurait la cohésion du groupe.
A travers cet article, vous vous en douterez, j’aime l’art africain et ce depuis fort longtemps, il s’en est fallu de peu que mon espace ne soit envahi par toutes les pièces chargées d’histoires rencontrées.
Il est clair que l’attrait des techniques mixtes, le caractère brut de nombreuses œuvres font échos dans ce que je fais – me corresponde ou m’influence. C’est un fait!
Pour découvrir mon travail – sculptures
Et vous, êtes vous amateur, collectionneur, artiste ?
Dites moi ce que vous avez pensé de l’exposition et faites moi part de vos découvertes en la matière en France et à l’étranger!
Pour vous y rendre
37 Quai Branly, 75007 Paris
Jusqu’au 26 juillet – fermé le lundi