2 grandes expositions en ce moment!
Anselm Kiefer – « Fur Andrea Emo »
Le grand Anselm Kiefer expose ses oeuvres récentes dont certaines réalisées pour l’exposition à la galerie Thaddaeus Ropac de Pantin. Pour ceux qui ne connaissent pas ce lieu, c’est une belle occasion!
On reste fasciné par le monumental de Kiefer, par ses installations, son détournement d’objets ou matériaux.
Ici, c’est le plomb provenant du toit de la cathédrale de Cologne qui est utilisé. Il semblerait qu’il est racheté le stock.
Kiefer est l’homme des grands ateliers, aujourd’hui il occupe près de Marne La Vallée les anciens entrepôts de la Samaritaine 35000 m2 que je rêve de découvrir … un jour!
J’ai trouvé un article très bien fait et intéressant sur l’artiste, sa vie, son oeuvre qui permet de comprendre sa démarche.
En voici quelques extraits ainsi que le lien.
« Fils d’un officier de la Wehrmacht, Anselm Kiefer naît …en mars 1945, sous le feu des bombardements alliés qui dévastent et anéantissent le pays, quelques semaines avant la capitulation de l’Allemagne nazie. Après avoir étudié le droit, la littérature et la linguistique, il se tourne vers l’art en 1966, … le soutien de Joseph Beuys.
…la volonté politique est d’oublier le passé. Mais pour beaucoup d’intellectuels et d’artistes, la question reste brûlante : la somptueuse culture allemande -de la philosophie des Lumières de Kant à la poésie romantique de Novalis, de la musique de Bach…
…
Vers 1969 déjà, dans Ohne Title (Heroische Sinnbilder)/Sans Titres (Symboles Héroïques), il se représente faisant le salut nazi, au milieu d’un paysage dépouillé et morne proche de l’atmosphère des peintures romantiques de Caspar Friedrich, avant de développer la série dans différents contextes à mi-chemin entre ridicule et tragique ; il renouvelle le geste dans une série de photographies montrant différents sites européens touchés par la guerre (Occupations).
« Pour se connaître soi, il faut connaître son peuple, son histoire… J’ai donc plongé dans l’Histoire, réveillé la mémoire, non pour changer la politique mais pour me changer moi, et puisé dans les mythes pour exprimer mon émotion. »
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A Pantin, jusqu’au 31 mai
Ceija Stojka
La Maison Rouge présente Ceija Stojka, « une artiste rom dans le siècle » – jusqu’au 20 mai
Première femme rom rescapée des camps de la mort, artiste rom, peintre et poète, autodidacte,
Née en 32, déportée à l’âge de 9 ans, elle est passée par 4 camps de la mort. Dans les années 80, elle apprend à lire et à décrire pour répondre aux besoins de dire et de dévoiler ce qu’autour d’elle on tait; la guerre et le génocide des tziganes. Elle se met à peindre à l’âge de 55 ans.
Elle peint l’horreur en couleur, poétise la mort et positive la nature et la vie.
Une belle âme qui parle pour la mémoire et la reconnaissance de son peuple.
Une exposition qui vous chamboule !
« J’aime la pluie, le vent et l’éclair, quand les nuages masquent le ciel, et que le vent danse avec le feuillage de l’arbre,
La pluie donne aux fleurs la vie est remplie les timbales dans notre campagne.
Mais les nuages passent
et, du haut du ciel, le soleil se prend pas rire,
la paix revient alors dans les forêts et les étangs.
Les fleurs s’étirent au point du jour, puis de nouveau le ciel s’exhausse, pareil à des fils d’argent, il caresse les arbres et les forêts, il danse monte et descend dans le soleil, devant le soulève et l’anéantit.
Bientôt reviennent la pluie, le tonnerre et l’éclair, et il faut qu’il en soit ainsi de toute éternité. »
Extrait de à Auschwitz et mon manteau et autres chants tziganes de Ceija Stojka
« Moi
Ceija
je dis
qu’ Auschwitz vit
et respire
aujourd’hui encore en moi
je sens aujourd’hui encore
la souffrance
Chaque brin d’herbe chaque fleur là-bas
est l’âme d’un mort »