Beaubourg est trop petit pour Kiefer!
J’attendais beaucoup de cette exposition, cela doit être pour cela que j’ai eu le sentiment de ne pas avoir vu certaines de ses » masterpieces », ses créations qui vous impressionnent, vous interrogent et vous emportent dans le gigantisme de son art!
Je n’ai pas vu ses sculptures imposantes pleines de sens et ni son tableau étonnant, gigantesque et grandiose » Dat Rosa Miel Apibus « (17 mètres de long) – vu à la galerie privée Londonienne « White Cube » à l’occasion de son exposition « Il Mistero delle Cattedrali ».
Ce n’est pas pour rien que Kiefer l’artiste et l’atelier Anselm Kiefer travaillent dans des immenses locaux occupés préalablement par la Samaritaine. Il paraitrait qu’il y a dans ses champs des carcasses d’avions….
J’adorerai visiter son lieu de création, installations, entreposage et activités en tout genre! Si cela arrive, je vous raconterai!!!!
Exposition d’un artiste vivant , artiste du monumental, prolifique, star du moment
Anselm Kiefer est partout, il a été récompensé de nombreux prix internationaux . L’exposition présente l’ensemble de son oeuvre au travers 150 pièces choisies. Une autre exposition parisienne a lieu à la Bibliothèque Nationale de France en ce moment – voir article
Kiefer, née en 1945, travaille sur l’histoire, le passé de l’Allemagne, ses mythes. Il s’inspire de poètes, penseurs, écrivains, cinéastes et philosophes pour nous conter au travers ses oeuvres, d’une grande mixité technique et diversité des supports, ses histoires .
Kiefer est un artiste qui rend les ruines belles et fait renaître la vie de ces cendres, de la désolation et de l’abandon. La nature est la plus forte – certaines de ces oeuvres me semblent porter ce message.
Les matériaux de prédilection de Kiefer
Le plomb – il a parait-il racheté des stocks importants pour ses sculptures, livres, vitrines.
Les photos, le papier, les livres, pellicules sur lesquels il peint, dessine et qu’il brûle également
L’huile, l ‘acrylique, l’aquarelle, la gouache , le fusain, la craie comme bien des artistes
Des objets et éléments de nature incorporés dans ses tableaux et sculptures …
Ses matières composites à partir de glaise, sang, colle et shellac.
Je m’interroge toujours sur ce qu’est le shellac – une sorte de vernis m’a t on dit!
Je vous présente ci-après le descriptif de l’exposition établi par le musée .
La rétrospective
L’exposition, inédite par son ampleur et sa sélection, que le Centre Pompidou consacre à l’oeuvre d’Anselm Kiefer propose une traversée rétrospective du parcours prolifique du célèbre artiste allemand, de la fin des années 1960 à nos jours. Une soixantaine de peintures, en provenance d’importantes collections privées et publiques dans le monde, réunies pour la première fois, dialoguent avec des installations, des vitrines, des ouvrages qui composent une exposition conçue comme une suite de moments thématiques dans la carrière de l’artiste, avec toute sa complicité.
Né en mars 1945, Kiefer participe avec Georg Baselitz, Gerhard Richter, Sigmar Polke ou encore Jorg Immendorff du renouveau de la peinture allemande des années 1970, qui émerge dans un contexte international marqué par le néo-expressionnisme. L’oeuvre d’Anselm Kiefer apparaît très vite comme singulière, par son obsession à traiter de l’Histoire et des mythes propres à la culture germanique. La plongée dans le passé et la mémoire sont sa stratégie pour répondre à la question qui taraude cette génération d’artistes : comment faire oeuvre après Hitler, répondant à la célèbre injonct ion de Theodor W. Adorno : « Toute culture consécutive à Auschwitz y compris sa critique urgente n’est qu’un tas d’ordures. » En 1984, en se rendant en Israël pour une exposition, Kiefer prend conscience avec une nouvelle acuité de la perte, du deuil de la culture yiddish au sein même de la culture germanique du fait de la mise en oeuvre de la « solution finale ». Il étudie la philosophie du Talmud, les textes de la Cabbale, notamment au travers des écrits de Gershom Scholem et d’Isaac Louria. L’artiste s’inspire alors de concepts aussi complexes que le Tsimtsoum (retrait) ou Chevirat ha-kelim (brisure des vases). Anselm Kiefer commence à élaborer une oeuvre qui s’écarte de la figuration occidentale traditionnelle pour se situer dans le champ d’une symbolique ou d’une « présence ».
Anselm Kiefer cite très souvent dans ses compositions le polyèdre présent dans la célèbre gravure d’Albrecht Dürer, Melencolia (1514). La mélancolie kieferienne ne se situe pas tant dans le registre de la géométrie que dans celui du deuil : le deuil d’une culture entachée par l’instrumentalisation qu’en a donné le totalitarisme, le deuil d’une culture juive auquel vient s’ajouter une méditation sur la ruine comme principe de création. Cette question, que Kiefer inscrit dans notre présent collectif au travers de référents architectoniques mais aussi de la matière de ses oeuvres (le plomb, la cendre…), fait figure d’allégorie de la propre vanité de l’homme en général et de l’artiste en particulier.
Extrait d’un interview d’Anselm Kiefer
avec Jean-Michel Bouhours, commissaire de l’exposition à l’occasion de cette rétrospective.
« D’abord, c’est très contraignant de faire une rétrospective parce qu’il faut revoir les anciens tableaux, revenir sur le passé. Je préfère regarder le futur. … Je deviens moi-même spectateur de tableaux que j’ai peints il y a plus de quarante ans. Mon idée du temps est que plus on retourne vers le passé, plus on va vers le futur. C’est un double mouvement contradictoire qui étire le temps… »
N’oubliez pas de visiter l’oeuvre monumentale installée dans le hall de Beaubourg – visite gratuite et voici la video très intéressante de son installation.
Et un conseil, ne vous privez pas de découvrir ou revoir Anselm Kiefer!
16 décembre 2015 – 18 avril 2016 , fermé le mardi
Forum -1, Galerie 1 – Centre Pompidou, Paris
Plus que des mots des photos !
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