L’exposition couvre 50 années de la carrière de l’artiste Cy Twombly, artiste de renommé internationale récompensé par le Lion d’or lors de la Biennale de Venise en 2001.
Il est considéré comme l’un des plus importants peintres de la seconde moitié du 20e siècle, trouvant ses influences dans l’héritage de l’expressionisme abstrait américain et la culture méditerranéenne.
Né en 1928 en Virginie aux Etats-Unis, il a été l’élève du Black Mountain College, une école d’art orienté vers l’expérimentation et la mixité des arts, il y a rencontré Franz Kline, Robert Motherwell, le poète Charles Olson, John Cage et Merce Cunningham. Il est décédé en 2011.
Son oeuvre non figurative suit ses propres recherches et est orientée sur l’abstraction avec un travail d’écriture, graffiti, vide, palette de couleur réduite, collage tout ne privilégiant des travaux sur sur papier.
Parcours
L’exposition présente cent quarante peintures, sculptures, dessins et photographies répartis autour 3 trois grands cycles : Nine Discourses on Commodus (1963), Fifty Days at Iliam (1978) et Coronation of Sesostris (2000).
L’exposition débute par des monotypes et des dessins au crayon noir qui rappelle l’intérêt de Twombly pour cultures les plus anciennes. « Vers la fin des années 50, des graffitis et des griffures apparaissent sur la feuille de papier, se juxtaposant à des lettres, des mots et des chiffres. Les dessins des années 60 comportent un éclatement de la matière, qui se manifeste par l’usage intensif des crayons de couleur ainsi que du pastel et par une surface saturée de graffitis et de chiffres. Au cours des années 70, il accorde une place privilégiée à la technique du collage, où se succèdent des séries qui déclinent, jusqu’à épuisement, un même motif. Un ensemble de collages est consacré aux artistes et écrivains qu’il admire, dont Malevitch et Tatline. Il produit ensuite des collages et des dessins de très grands formats, dédiés à la mythologie greco-latine, dont se nourrit son oeuvre depuis la fin des années 50. On y retrouve, parmi d’autres divinités: Pan, Vénus, Apollon, Mars ou Orphée. Les oeuvres sur papier des années 80 se distinguent par un retour violent à la couleur. Le recours à la peinture au même titre que le crayon ou le pastel, s’intensifie au début des années 90 et connaît son apogée dans une série de dessins datés de 2001. Ces oeuvres, par lesquelles l’artiste brise le traditionnel cloisonnement entre peinture et dessin, constituent un sommet inédit de l’art de Twombly. » extrait du Centre Pompidou
L’homme lettré
« Cy Twombly est un peintre lettré mais cette image ne rend que partiellement compte de sa personnalité complexe. L’aspect sophistiqué de son travail s’accompagne aussi d’une attention constante aux réalités vernaculaires, plus ou moins visibles, mais bien présentes. Doté d’un sens de l’humour et de la répartie peu commun, Cy Twombly, lorsqu’il le voulait, avait l’esprit délicieusement mal tourné. Ainsi, devant l’œuvre intitulée Apollo (1963), il dit laconiquement à Paul Winkler, ancien directeur de la Menil Collection à Houston : « Rachel et moi, on adorait aller danser au théâtre de l’Apollo à Harlem. » Dans toute une suite de dessins de 1981-1982, il inscrit l’expression « Private Ejaculations » tout en sachant qu’au 17e siècle ce terme désignait des prières courtes prononcées avec ferveur à intervalles fixes.
On sait aussi aujourd’hui que la photographie a joué un rôle important dans son art et dans sa vie. Homme discret voire secret, Twombly s’est pourtant régulièrement fait photographier. L’un des plus célèbres reportages est celui que Horst P. Horst réalise pour la revue Vogue. L’article intitulé « Roman Classic Surprise », écrit par Valentine Lawford, est publié dans le numéro de novembre 1966 et compte plusieurs photographies prises dans l’appartement romain du peintre, via Monserrato. On y voit un dandy vivant dans un intérieur palatial. Cette apparition dans Vogue ne réchauffe guère ses relations avec les États-Unis qui sont au plus bas après l’exposition très controversée du cycle Nine Discourses on Commodus chez Leo Castelli, à New York. On le dit trop chic, trop sophistiqué, en un mot, trop éloigné de l’idée que l’Amérique se fait d’un artiste américain. »
Présentation complète par le commissaire d’exposition et extrait de cette présentation
J’ai aimé cette immersion et parcours dans l’univers Twombly; grands formats, écritures, collage, palettes de couleur, résonance des oeuvres entre elles, également son trait rapide, vif, instinctif, ses pattes de mouches et ses taches et peintures épaisses comme jetées sur la toile.. J’y ai également ressenti une influence du pop art. On sent dans son travail sa ligne directrice et ses recherches qui le poussent aux variations.
C’est jusqu’au 24 avril 2017!