Cinq ans après la mort du peintre Zao Wou Ki, le Musée d’art moderne de la Ville de Paris lui consacre une exposition d’une quarantaine d’œuvres immenses.
C’est très peu. Zao Wou Ki est un grand peintre , il inspire encore aujourd’hui de nombreux artistes car ses œuvres ne ressemblent à aucune référence picturale que l’on pourrait connaître.
Elles peuvent paraître minérales, aquatiques, musicales…
Sa précédente exposition en France était en 2003 au Jeu de Paume. Ce fut une très belle et grande exposition avec de nombreuses pièces majeures, des tableaux peints entre 1941 et 1999.
Zao Wou Ki est une figure majeure et a contribué aux échanges artistiques entre Asie et Occident, dans la seconde moitié du XXe siècle.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’art et la culture asiatiques sont recherchés: calligraphie, pensée taoïste et religion bouddhiste traversent les continents.
Une nouvelle génération de peintres chinois émerge alors en France.
Parmi eux, Chu Teh-chun, Wu Guanzhong, Walasse Ting et Zao Wou-ki.
Zao Wou Ki arrive en 1949 et s’installe à Montparnasse, il est le voisin d’Alberto Giacometti : ses travaux sont alors partagés entre thématique chinoise et technique occidentale.
Il se lie d’amitié avec Soulages, Manessier, Hartung, Vieira da Silva et Michaux, sans toutefois faire partie de l’École de Paris.
Zao Wou-Ki a 2 passions la poésie et la musique.
Zao Wou Ki et Henri Michaux
Arrivé de Chine en France au début du printemps 1948, Zao Wou-Ki (1920-2013) rencontra Henri Michaux(1899-1984)écrivain et peintre.
Une relation forte amicale et artistique a uni les 2 hommes, elle dura jusqu’à la mort du poète.
Henri Michaux a soutenu Zao Wou Ki a ses débuts. Ils partagent un certain nombre de choix ; utilisation de signes, l’expérimentation, importance du geste laché et du mouvement.
La poésie d’Henri Michaux est entrée dans les oeuvres de Zao Wou Ki, certaines de ses oeuvres reprennent le titre des poèmes de Michaux.
Le titre de l’exposition est tiré de texte d »Henri Michaux
« L’espace est silence. Silence comme le frai abondant tombant lentement dans une eau calme »
Dans ma musique, il y a beaucoup de silence.
Il y a surtout du silence.
II y a du silence avant tout qui doit prendre place.
Le silence est ma voix, mon ombre, ma clef… signe sans m’épuiser, qui puise en moi.
Il s’étend, il s’étale, il me boit, il me consomme.
Ma grande sangsue se couche en moi.
Henri Michaux
L’homme modeste ne dit pas « Je suis malheureux »
L’homme modeste ne dit pas « Nous souffrons
Les nôtres meurent
Le peuple est sans abri »
Il dit : « Nos arbres souffrent. »
Henri Michaux
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Zao Wou Ki et Edgar Varese
Grand amateur d’opéra et de musique contemporaine, il rencontre Edgar Varèse en 1954, grâce à Michaux, et assiste la même année au Théâtre des Champs-Élysées à la création de Déserts, partition intégrant des sons électroniques – un des plus grands scandales de l’histoire de la musique
Varèse est un des pionniers d’une musique fondée principalement sur le son plutôt que la note.
Un de ses tableaux porte le nom « hommage à Edgar Varèse »
Musée d’art moderne de la Ville de Paris en savoir plus sur l’exposition
Pendant les travaux de rénovation, le musée reste ouvert. Entrée côté Seine : 12-14 avenue de New York 75116 Paris
Standard : Tél. +33 1 53 67 40 00
Ouvert du mardi au dimanche de à
Nocturne le jeudi jusqu’à
Jusqu’au 6 janvier 2019