Le grand Kiefer est omni présent et partout . Présent au Panthéon depuis 2020, après le Grand Palais éphémère 2021 (Trocadéro),la White cube de Londres, participant à la Biennale de Visite 2022, il est aussi exposé chez Taddeus Ropac à Pantin jusqu’au 11/05/22.
C’est là que je l’ai retrouvé!
Je dois vous avouer que j’ai été ravie de cette exposition bien qu’elle confirme ce que j’avais trop fortement ressenti au Grand Palais Ephémère (voir ici). Le grand Kiefer n’expose pas pour faire passer des messages au grand public- comme ses titres, les écritures sur ses tableaux pourraient le laisser penser. Il écrit pour lui! Il expose pour lui!
L’exposition de Pantin plus abordable dans ces thèmes, présente pèle-mêle des toiles inspirées de plusieurs poètes et de la Kabbale.
Depuis les années 1990, Anselm Kiefer a dédié plusieurs séries d’œuvres aux poètes Paul Celan, Ingeborg Bachmann et Velimir Khlebnikov, trois auteurs ayant entrepris de dresser le langage contre l’oubli et la barbarie. Il est également très influencé par les écrits de la Kabbale.
Chez Ropac aussi, aucune muséographie n,est là pour éclairer ses œuvres, et ouvrir à la poésie tant criée. Les inscriptions manuscrites de ses oeuvres sont reprises en titre et raccourcies et seul le titre est traduit – sur demande …
J’ai aimé à nouveau sa peinture, la variété des œuvres proposées et la lumière qui se dégageait de l’exposition. Son travail ouvre les portes des champs de l’art et montre que l’art est grand et nécessaire!
Le 2 décembre 2021, lors de la 76e session de l’Assemblée générale des Nations-Unies, il a été décidé que l’année 2022 serait « l’Année Internationale des sciences fondamentales pour le développement durable ».
A l’heure où les équilibres se fissurent, les inégalités s’accroissent, les certitudes passées tombent, il est bon de savoir que des équipes de chercheurs de nombreux pays vont collaborer ensemble pour envisager toutes les solutions de vie possible à partir de modélisations scientifiques et de données connues. Cette terminologie » sciences fondamentales pour le développement durable » inclut tout aussi bien les domaines attendus de la physique, chimie, santé, climatologie que les sciences sociales et bien d’autres.
« L’ONU considère que les applications des sciences fondamentales sont essentielles aux progrès de la médecine, de l’industrie, de l’agriculture, des ressources en eau, de la planification de l’énergie, de l’environnement, des communications et de la culture. « Ces sciences et les technologies émergentes pourvoient aux besoins de l’humanité, en donnant accès à l’information et en améliorant la santé et le bien-être des personnes, des communautés et des sociétés », souligne-t-elle.
L’Année internationale des sciences fondamentales pour le développement durable braquera ainsi les projecteurs sur les liens entre les sciences fondamentales et les Objectifs de développement durable. Elle sera un moment clé de mobilisation pour convaincre de leur importance les responsables économiques et politiques, ainsi que le grand public, explique le site dédié. »
En 2022, je souhaite mettre en avant le bien commun, les oeuvres communes, le collectif.
Pour démarrer l’année et se retrouver, l’exposition collective de Charenton – le salon Art et Liberté – du 20/01 au 12/02.
Depuis la rentrée scolaire 2021, j’ai ressenti le besoin de me nourrir d’art, d’un certain type d’art – celui qui montre que l’art est multiple, que l’art est dans le regard , le faire et les intentions, que l’art est message et que l’art est chemin.
Je vous présente ci-après 2 grands artistes vivants inspirants qui travaillent sur la notion de mémoire et qui interrogent sur le sens de la vie.
2 Grands artistes Kentridge et Kiefer
William Kentdridge
Exposition récente William Kentridge – Finally Memory Yields- galerie Marian Goodman – Paris
L’exposition est centrée sur le mythe de la Sibylle de Cumes qui écrivait votre destin sur une feuille de chêne et plaçait la feuille à l’entrée de sa grotte, formant peu à peu un amas de feuilles. Mais, alors que vous allier récupérer la feuille vous correspondant, un vent se mettait à souffler et faisait tourbillonner les feuilles, de sorte que vous ne saviez jamais si vous obteniez votre destin ou celui d’un d’autres .
La vidéo « Sibyl » a été conçu pour son opéra de chambre « waiting for the sibyl »:
« Les phrases qui apparaissent dans l’opéra de chambre proviennent d’un large éventail de sources : de proverbes, de phrases trouvées dans des cahiers, de vers de poètes de Finlande, d’Israël, d’Afrique du Sud, d’Afrique du Nord, de différents endroits d’Amérique du Sud et de par le monde – qui sont soit utilisées telles quelles, soit adaptées ou modifiées, mais qui répondent en quelque sorte à la question : « Dans quel but ? »
Les pages tournantes de Sibyl. font allusion au mythe de la sibylle de Cumes,.On souhaite éviter son destin, mais on sait qu’on va droit vers lui. Il plane ici l’idée que notre Sibylle contemporaine est en réalité l’algorithme, qui connaît nos destins mieux que nous-mêmes. »
L’artiste
William Kentridge est né en 1955 à Johannesbourg en Afrique du Sud où il vit et travaille toujours. Son œuvre est pluridisciplinaire; il travaille avec le dessin, le film, la gravure, la performance, la sculpture et la peinture.
Il a également réalisé de nombreuses mises en scènes d’opéras et de productions théâtrales. Il a participé à un nombre significatif de manifestations et biennales internationales comme la Documenta X (I997), XI(2002), et XIII et la Biennale de Venise (1993, I999 et 2005). Kentridge a reçu de nombreux prix et distinction comme le Praemium Imperiale Award de peinture (2019). En septembre 202I il est nommé membre étranger associé à l’Académie des Beaux-Arts en France.
Kiefer c’est l’artiste du gigantisme, un artiste à déchiffrer car ces messages sont nombreux. je le suis depuis des années. Tout comme Kentdrige, il m’inspire et je l’admire. Je vais vous présenter sa dernière exposition au grand palais éphémère ,. espace monumental de 10 000m2 conçu par l’architecte Jean Michel Wilmotte. C’est dans un univers de type grand hangar pour avions que Kiefer a imaginé son exposition » Hommage à Paul Celan » . C’est là qu’il a posé ses toiles, installations et qu’il a simulé une partie de son atelier en nous exposant une partie des composants de ses œuvres.
Quand on pénètre dans le Grand Palais éphémère, on est stoppé par l’obscurité du lieu. Un temps d’adaptation est nécessaire pour percevoir les couleurs, reliefs des œuvres. Celles-ci comportent majoritairement des textes en allemand. C’est une très grande exposition Kiefer, une taille à sa hauteur.
Dans les extraits de son journal rédigés pendant la préparation de l’exposition au Grand Palais Éphémère, Anselm Kiefer écrit :
« Celanne se contente pas de contempler le néant, il l’a expérimenté́, vécu, traversé…La langue dePaul Celanvient de si loin, d’un autre monde auquel nous n’avons pas encore été confrontés, elle nous parvient comme celle d’un extraterrestre. Nous avons du mal à la comprendre. Nous en saisissons ça et là un fragment. Nous nous y accrochons sans jamais pouvoir cerner l’ensemble. J’ai humblement essayé, pendant soixante ans. Désormais, j’écris cette langue sur des toiles, une entreprise à laquelle on s’adonne comme à un rite.
Je dois avouer que j’ai été déçue de ne pas comprendre tous ses textes écrits, cet hommage! On ressent une inspiration forte , une obsession ! il y a bien sûr, ce qui se ressent, pour moi c’était la violence, l’explosion, le besoin de rappeler l’histoire. La muséographie ne rend pas le propos de l’exposition compréhensible; seuls les titres allemands des œuvres étaient traduits.
Si vous voyez cette exposition, partagez moi votre sentiment!
Je vais prochainement aller à Pantin chez Taddaeus Ropac voir son exposition qui démarre.
Pour retrouver ses précédentes expositions voici des liens;
Kiefer – exposition Whalhalla à la White Cube de Londres -Bermondsay
La White Cube – Bermondsay de Londres est une galerie privée très grande et dont l’espace se façonne au gré des expositions et artistes. Elle accueille aujourd’hui Kiefer et son exposition Whalhalla.
C’est à la White Cube que j’ai eu , il y a maintenant 4 ans, le choc Kiefer.
Des oeuvres impressionnantes, qui ont du sens, qui vous interpellent; un travail de la matière, lumière et mémoire incluant sculptures, installations, peintures dans un cadre de déambulation.
La galerie est à la dimension des œuvres exposées!
L’artiste présente ces récents travaux .
L’exposition se nomme «Walhalla» en référence à la légendaire vie après la mort des héros tués dans la bataille. Tout le travail de Kiefer est marque par la guerre, la mort, la destruction, l’inexorable…
Je vous livre ci-après des extraits de l’article de Time out.
» …La marque de Kiefer est partout: recouvrir les murs, former des rouleaux sur lesquels les photographies sont imprimées, éclaboussées par d’énormes gouttes éruptives sur des toiles géantes de paysages ruinés. Le spectacle est appelé «Walhalla», la légendaire vie après la mort des héros tués dans la bataille. …
Tout d’abord, un couloir faiblement éclairé de lits d’hôpital. C’est horrible: gris et mort. Il parle de l’Holocauste. Des hôpitaux de campagne et du désespoir. D’abandon et de fuite. Une mitrailleuse sort du lit comme une jambe squelettique. Dans une autre pièce, un lit est écrasé sous un énorme bloc de plomb, tandis que les ailes de plomb tombent de chaque côté. Un autre lit a les tiges de tournesols de plomb piquant hors de lui. Une feuille de plomb se renfonce avec de l’eau. Les noms lyriques de la mythologie: Siegfried, Brünhilde, Lorelei. Ces chambres claustrophobes et empoisonnées sont la réalité du Walhalla. Un escalier en colimaçon de 30 pieds de haut est festonné de robes trempées dans de la cire et de la peinture: les peaux des Valkyries modernes: des femmes qui remercient de se mêler dans une guerre «héroïque» de partager le destin des combattants…
Une installation «archive» fait allusion à des projets interminables et non réalisés: des photos, des papiers carbonisés, des graines non salissantes provenant d’un coffre-fort. Une presse d’impression se corrode. Les étagères s’effondrent sous les boîtes: c’est un génocide d’idées. …Dans les galeries Sud aérées, … ce sont de vastes peintures de tours branlantes, de plomb fondu… Dans le même espace sont vitrines de bicyclettes brisées, des lits d’hôpital plus empilés, l’enclume de Thor. »
Les Ateliers Beaux-Arts de la Ville de Paris ouvrent leurs portes les 17 et 18 juin 2016. Expositions, événements et informations pour les inscriptions 2016-2017 vous attendent!
Aux ateliers Beaux-Arts du site Glacière, je présente un livre « Re-vue » – Chine-Berlin ainsi que 2 déclinaisons. L’endroit est vaste et couvre la taille directe, le dessin la peinture, le sculpture, la photo , vidéo ainsi que le travail des prépa Beaux-arts ….
7ième boutique éphémère ULUP du 29 mars au 29 mai 2016
Cette fois ci, notre quartier est le 17ièm arrondissement de Paris – proche de Villiers et Monceau ,rue Tocqueville le prétexte d’ULUP estvous parler des autres et de solidarité. Chuut, je vous dévoilerai tout au fil du temps.
Pour découvrir SOS Enfants sans Frontières, notre partenaire qui nous accueille, suivez ce lien
ULUP, « Un Lieu Un prétexte », ce sont les boutiques éphémères de créateurs que nous organisons avec mon amie Céline de la marque Des-sacs, nous les appelons des concept-store à géométrie variable dans le temps et l’espace…. Tout un programme
Exposition Chrismali avec le Cercle des Artistes de Paris du 5 mai au 5 juin 2016.
C’est dans le cadre magique du Parc Floral de Paris, dans le Bois de Vincennes que se tient chaque année l’exposition du Cercle des Artistes de Paris.
J’y participe pour la 3ème fois. Je vous présenterai » mes petits mondes » dans la nature – vraie et imaginée !
Le vernissage aura lieu le 4 mai à partir de 18h. C’est un moment particulier et enchanteur, le parc floral nous est dédié, musique, arts et convivialité au programme! De quoi réjouir petits et grands qui viendront nous découvrir et échanger avec nous.
J’attendais beaucoup de cette exposition, cela doit être pour cela que j’ai eu le sentiment de ne pas avoir vu certaines de ses » masterpieces », ses créations qui vous impressionnent, vous interrogent et vous emportent dans le gigantisme de son art!
Je n’ai pas vu ses sculptures imposantes pleines de sens et ni son tableau étonnant, gigantesque et grandiose » Dat Rosa Miel Apibus « (17 mètres de long) – vu à la galerie privée Londonienne « White Cube » à l’occasion de son exposition « Il Mistero delle Cattedrali ».
Ce n’est pas pour rien que Kiefer l’artiste et l’atelier Anselm Kiefer travaillent dans des immenses locaux occupés préalablement par la Samaritaine. Il paraitrait qu’il y a dans ses champs des carcasses d’avions….
J’adorerai visiter son lieu de création, installations, entreposage et activités en tout genre! Si cela arrive, je vous raconterai!!!!
Exposition d’un artiste vivant , artiste du monumental, prolifique, star du moment
Anselm Kiefer est partout, il a été récompensé de nombreux prix internationaux . L’exposition présente l’ensemble de son oeuvre au travers 150 pièces choisies. Une autre exposition parisienne a lieu à la Bibliothèque Nationale de France en ce moment – voir article
Kiefer, née en 1945, travaille sur l’histoire, le passé de l’Allemagne, ses mythes. Il s’inspire de poètes, penseurs, écrivains, cinéastes et philosophes pour nous conter au travers ses oeuvres, d’une grande mixité technique et diversité des supports, ses histoires .
Kiefer est un artiste qui rend les ruines belles et fait renaître la vie de ces cendres, de la désolation et de l’abandon. La nature est la plus forte – certaines de ces oeuvres me semblent porter ce message.
Les matériaux de prédilection de Kiefer
Le plomb – il a parait-il racheté des stocks importants pour ses sculptures, livres, vitrines.
Les photos, le papier, les livres, pellicules sur lesquels il peint, dessine et qu’il brûle également
L’huile, l ‘acrylique, l’aquarelle, la gouache , le fusain, la craie comme bien des artistes
Des objets et éléments de nature incorporés dans ses tableaux et sculptures …
Ses matières composites à partir de glaise, sang, colle et shellac.
Je m’interroge toujours sur ce qu’est le shellac – une sorte de vernis m’a t on dit!
Je vous présente ci-après le descriptif de l’exposition établi par le musée .
La rétrospective
L’exposition, inédite par son ampleur et sa sélection, que le Centre Pompidou consacre à l’oeuvre d’Anselm Kiefer propose une traversée rétrospective du parcours prolifique du célèbre artiste allemand, de la fin des années 1960 à nos jours. Une soixantaine de peintures, en provenance d’importantes collections privées et publiques dans le monde, réunies pour la première fois, dialoguent avec des installations, des vitrines, des ouvrages qui composent une exposition conçue comme une suite de moments thématiques dans la carrière de l’artiste, avec toute sa complicité.
Né en mars 1945, Kiefer participe avec Georg Baselitz, Gerhard Richter, Sigmar Polke ou encore Jorg Immendorff du renouveau de la peinture allemande des années 1970, qui émerge dans un contexte international marqué par le néo-expressionnisme. L’oeuvre d’Anselm Kiefer apparaît très vite comme singulière, par son obsession à traiter de l’Histoire et des mythes propres à la culture germanique. La plongée dans le passé et la mémoire sont sa stratégie pour répondre à la question qui taraude cette génération d’artistes : comment faire oeuvre après Hitler, répondant à la célèbre injonct ion de Theodor W. Adorno : « Toute culture consécutive à Auschwitz y compris sa critique urgente n’est qu’un tas d’ordures. » En 1984, en se rendant en Israël pour une exposition, Kiefer prend conscience avec une nouvelle acuité de la perte, du deuil de la culture yiddish au sein même de la culture germanique du fait de la mise en oeuvre de la « solution finale ». Il étudie la philosophie du Talmud, les textes de la Cabbale, notamment au travers des écrits de Gershom Scholem et d’Isaac Louria. L’artiste s’inspire alors de concepts aussi complexes que le Tsimtsoum (retrait) ou Chevirat ha-kelim (brisure des vases). Anselm Kiefer commence à élaborer une oeuvre qui s’écarte de la figuration occidentale traditionnelle pour se situer dans le champ d’une symbolique ou d’une « présence ».
Anselm Kiefer cite très souvent dans ses compositions le polyèdre présent dans la célèbre gravure d’Albrecht Dürer, Melencolia (1514). La mélancolie kieferienne ne se situe pas tant dans le registre de la géométrie que dans celui du deuil : le deuil d’une culture entachée par l’instrumentalisation qu’en a donné le totalitarisme, le deuil d’une culture juive auquel vient s’ajouter une méditation sur la ruine comme principe de création. Cette question, que Kiefer inscrit dans notre présent collectif au travers de référents architectoniques mais aussi de la matière de ses oeuvres (le plomb, la cendre…), fait figure d’allégorie de la propre vanité de l’homme en général et de l’artiste en particulier.
Extrait d’un interview d’Anselm Kiefer
avec Jean-Michel Bouhours, commissaire de l’exposition à l’occasion de cette rétrospective.
« D’abord, c’est très contraignant de faire une rétrospective parce qu’il faut revoir les anciens tableaux, revenir sur le passé. Je préfère regarder le futur. … Je deviens moi-même spectateur de tableaux que j’ai peints il y a plus de quarante ans. Mon idée du temps est que plus on retourne vers le passé, plus on va vers le futur. C’est un double mouvement contradictoire qui étire le temps… »
N’oubliez pas de visiter l’oeuvre monumentale installée dans le hall de Beaubourg – visite gratuite et voici la video très intéressante de son installation.
Et un conseil, ne vous privez pas de découvrir ou revoir Anselm Kiefer!