De Staël au MAM

Nicolas De Staël  (1914-1955), figure incontournable de la scène artistique française d’après-guerre est exposé au  Musée d’Art Moderne de Paris jusqu’au 21/01/2024.

« La rétrospective rassemble une sélection d’environ 200 œuvres venues de nombreuses collections publiques et privées d’Europe et des Etats-Unis dont une cinquantaine montrées pour la première fois dans un musée français.

Avant 1940

Organisée de manière chronologique -de 1934 à 1955, l’exposition retrace les évolutions successives de l’artiste, depuis ses premiers pas figuratifs et ses toiles sombres et très en matières  des années 1940, jusqu’à ses tableaux peints à la veille de sa mort prématurée en 1955. Si l’essentiel de son travail tient en une douzaine d’années, Staël ne cesse de se renouveler et d’explorer de nouvelles voies : son « inévitable besoin de tout casser quand la machine semble tourner trop rond » le conduit à produire une œuvre remarquablement riche et complexe, « sans esthétique a priori ». Insensible aux modes comme aux querelles de son temps, son travail bouleverse délibérément la distinction entre abstraction et figuration, et apparaît comme la poursuite, menée dans l’urgence, d’un art toujours plus dense et concis : « c’est si triste sans tableaux la vie que je fonce tant que je peux », écrivait-il. La rétrospective permet de suivre pas à pas cette quête picturale d’une rare intensité, en commençant par ses voyages de jeunesse et ses premières années parisiennes, puis en évoquant son installation dans le Vaucluse, son fameux voyage en Sicile en 1953, et enfin ses derniers mois à Antibes, dans un atelier face à la mer.

La biographie de Staël a d’emblée créé un mythe autour de son art : de son exil après la Révolution russe jusqu’à son suicide tragique à l’âge de 41 ans, la vie du peintre n’a cessé d’influer sur la compréhension de son œuvre. Sans négliger cette dimension mythique, la rétrospective entend rester au plus près des recherches graphiques et picturales de Staël, afin de montrer avant tout un peintre au travail, que ce soit face au paysage ou dans le silence de l’atelier. Enfant exilé devenu voyageur infatigable, l’artiste est fasciné par les spectacles du monde et leurs différentes lumières, qu’il se confronte à la mer, à un match de football, ou à un fruit posé sur une table. Variant inlassablement les outils, les techniques et les formats (du tableautin à la composition monumentale), Staël aime « mettre en chantier » plusieurs toiles en parallèle, les travaillant par superpositions et altérations successives. Le dessin joue, dans cette exploration, un rôle prépondérant dont une riche sélection d’œuvres sur papier souligne le caractère expérimental. »

Source https://www.mam.paris.fr/fr/expositions/exposition-nicolas-de-stael

J’ai beaucoup aimé cette exposition, tout particulièrement ses premières œuvres et nombreux de ses tableaux de tailles modestes aux palettes bleu , gris, blanche ocre, aux couleurs douces et cependant contrastées, fortement empreintes en matière et souvent avec un touche vive tel que le rouge,  et j’ai apprécié de découvrir ses  peintures aux couleurs chaudes intenses orange, aubergine, noire… aux alliances très actuelles.

L’exposition permet de ressentir le besoin d’évolution et les recherches constantes de l’artiste, son besoin de renouvellement dans sa pratique.  Elle met également en évidence le poids de la reconnaissance des galeries et collectionneurs sur son travail.

Les extravagantes de l’expo Medusa, bijoux et tabous du Mam

MEDUSA  porte un regard contemporain sur des objets à mi-chemin entre parures et sculptures. L’exposition réunit plus de 400 bijoux .

J’ai sélectionné les extravagantes, une centaine de pièces attestant de la variété du rôle des bijoux et de ces différentes facettes.

Nul besoin de vous dire que j’ai adoré cette exposition qui bouscule les codes du bijou, vous fait sourire, vous plonge dans l’histoire dans un parcours agréable et lisible.

Courrez-y! C’est jusqu’au 5 novembre.

medusa

Le parcours est divisé en quatre parties correspondant aux thèmes de l’identité, de la valeur, du corps et du rite.

Des créations d’artistes ou d’artisans et professionnels reconnus auxquelles se mêlent, refusant la hiérarchisation traditionnelle, des pièces d’amateurs, des bijoux fantaisie, des parures ethniques, médiévales, ou préhistoriques…

Bref Medusa , c’est le grand Mix. on y trouve  donc  des bijoux qui s’apparentent à des sculptures réalisés par Meret Oppenheim, à Man Ray, Calder, Dali, Picasso, à Fabrice Gygi, Thomas Hirschhorn, ou Danny McDonald), des pièces de designers (de Rene Lalique, Anni Albers, Line Vautrin, Tony Duquette, Bless), mais aussi des pièces de bijoutiers contemporains (de Gijs Bakker, Karl Fristch, Sophie Hanagarth…), de maisons de haute-joaillerie, ainsi que des pièces anciennes (des bijoux antiques, amérindiens) et même des bijoux d’anonymes (punk, rap, SM), des bijoux fantaisie, des bijoux fonctionnels allant de l’étoile de chérif aux médailles militaires, en passant par une ceinture de chasteté.

Ce grand mélange inclut aussi le collier bonbon et la couronne en papier. Beaucoup de très belles photos présentent les bijoux en situation.

L’exposition adopte un angle transversal pour explorer en profondeur la nature ambiguë du bijou qui est à la fois un des moyens les plus anciens et universels d’expression artistique et un objet rarement reconnu comme œuvre d’art. En explorant les innombrables formes, valeurs, statuts et usages que revêt et a revêtus le bijou, l’exposition révèle sa richesse autant que les tabous qui l’entourent. L’exposition rappelle que le bijou fut également longtemps élément d’apparat masculin attestant d’un pouvoir, d’une fonction.

Enfin, une vingtaine d’installations d’artistes contemporains dialoguent avec les bijoux, au fil des différents thèmes abordés par l’exposition. Ces œuvres de Leonor Antunes, Mike Kelley, Jean-Marie Appriou ou encore Liz Craft questionne l’influence du bijou, son rapport au corps et au monde.

 

Voir le site du Mam 

Voir la vidéo de Paris Musée et l’interview d’Anne Dressen- commissaire de l’exposition à qui l’on devait la très belle exposition Décorum sur les tapis au Mam

Article de Paris-Art.com

Article « sortir à Paris »

C’est au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris – jusqu’au 5 novembre
11 Avenue du Président Wilson
75116 Paris

Bonne visite!

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collier textile Sheila Hicks
collier textile Sheila Hicks

Bless
Bless

 

Serge Poliakoff peintre de l’abstrait, le rêve des formes au Mam.

L’exposition Serge Poliakoff au Musée d’Art Moderne, c’est un bain dans les couleurs et les formes, dans la quiétude et le silence.

Entrée

Serge Poliakoff est né en Russie en 1900. Il est originaire d’une famille de la grande bourgeoisie russe. Il quitte la Russie pendant la révolution d’octobre 1917. Il s’installe en  France à Paris en 1923. Musicien pour subvenir à ses besoins, il se marit jeune et habite avec sa femme et son fils de longues années à l’hôtel du Vieux Colombier. Il appartient à l’avant garde abstraite d’après-guerre et a fait parti de la seconde école de Paris. Dès 1946, il est un artiste reconnu en France et sa renommée devient internationale à partir de 1953, prix Kandinski en 1947, biennale de Venise en 1962. Le peintre s’éteind à l’âge de 69 ans.

Sa passion de la peinture commencée tardivement après son arrivée en France l’a mené à l’abstrait – dont il donne comme définition -« ce qui  ne peut être expliqué et rattaché à des représentations ».

 

L’exposition couvre 20 ans de peintures – la maturité du peintre , une recherche progressive avec des changements dans l’espace , les proportions , le rythme, les gammes colorées, transparences, épaisseurs, motifs et techniques de pose de la couleur.

Je n’ai pas ressenti cette lassitude que Philippe Dagen , journaliste du Monde exprime dans son article http://www.lemonde.fr/culture/article/2014/01/03/serge-poliakoff-l-abstraction-en-boucle_4342513_3246.html,

J’y ai perçu ses recherches et j’ai compris son expression de » silence  » des tableaux.

« Quand un tableau est silencieux, cela signifie qu’il est réussi » disait-il.

Ces tableaux apportent le calme et la contemplation.

 

Prenez le temps d’admirer ses gouaches qui sont lumineuses, fortes tout en respectant la notion d’équilibre et de calme de Poliakoff.

 

Cette belle  exposition du Mam est à découvrir jusqu’au 23 février.

Serge PoliakoffPoliakoff Poliakoff

Poliakoff Poliakoff Poliakoff

Poliakoff

Serge Poliakoff